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8. La patine des surfaces empâtées et réalisation des veines du bois (résineux):

Il s’agit là d’une étape essentielle qui va animer les surfaces des objets leur donnant ce supplément de vie propre à la patine. Dans le cas de notre composition, le bois constituant Pinocchio et celui symbolisé par le carton ainsi que le livre vont recevoir cette patine de manière manifeste car leur texture originelle est par essence tourmentée. Certes le livre un peu moins et moins encore les texture des peintures de différentes couleurs habillant la marionnette.

 

1/8.Pour le bois (première phase de patine) :

 

Cette matière nécessitant plusieurs phases de patine, nous allons procéder  à un mélange de pigments presque identique aux glacis décrits plus haut : on mélangera du brun oxyde transparent avec du noir de bougie (pigment semi-transparent) avec de l’huile de lin clarifiée. Ce mélange bien qu’assez fluide ne doit pas l’être autant que pour un glacis. On va prendre maintenant un pinceau triple zéro (martre ou synthétique) à la pointe bien dessinée et on va procéder à des marbrures aléatoires sur l’ensemble de la surface représentant le future bois y compris sur les ombres projetées. Nous commencerons par l’angle inférieur et à droite et évoluerons simultanément vers le haut et vers la gauche à partir de cette zone ; au fur et à mesure que vous avancez dans la réalisation des marbrures, vous diluerez le mélange avec de l’huile de lin clarifiée (en effet ayant respecté au départ la décroissance de la lumière lors de l’empâtement, il faut également le faire valoir au niveau de la tonalité des marbrures). Une fois cette phase terminée, nous prendrons un pinceau éventail et procéderons à l’estompage de l’ensemble des marbrures, qui par cette artifice, vont se fondre avec le fond. Lors de cette manipulation, nettoyer de temps en temps l’éventail en le frottant sur  un torchon non pelucheux ou un morceau de bois.Vous laissez sécher la peinture.

Réalisation des marbrures sur le caisson au niveau de l’angle inférieur gauche

Réalisation des marbrures sur le caisson au niveau de l’angle inférieur droit

Estompage des marbrures sur le bord inférieur du caisson

Estompage des marbrures sur le bord inférieur du caisson (avant nettoyage des bavures)

 

Vous testerez, lors de l’étape de l’estompage à l’éventail, sur un angle, c’est-à-dire sur quelques centimètres carré le comportement des marbrures lors de cette manipulation : elles peuvent avoir peu mordu dans la couche picturale sous jacente auquel cas, attendez quelques bonnes minutes pour procéder à l’estompage ; par contre si vous constatez une résistance manifeste des marbrures sous l’éventail, alors n’hésitez pas, soyez ferme lors du balayage avec l’éventail.

 

Quelques fois, vous constaterez que le mélange utilisé pour réaliser les marbrures ne mord pas dans la couche picturale sous jacente (pour divers raison : huile de lin ou siccatif provocant une surface légèrement glacée ou trop lisse), alors, rajoutez une pointe de blanc de titane dans ce même mélange ; cela vous permettra de reprendre votre travail plus aisément.

Enfin sachez que la tonalité des marbrures lors du séchage va aller en s’atténuant.

Vue d’ensemble des marbrures sur le caisson

 

-Vous faite de même pour les parties de bois constituant Pinocchio et le tabouret, y compris la paille.

Réalisation des marbrures sur les parties de bois brut de Pinocchio, sur le tabouret et la

Estompage à l’éventail

Lors de ces manipulations, vous risquez de laisser des traces de peinture au-delà des limites des surfaces considérées ; il faudra les nettoyer et pour cela vous prendrez une brosse en martre n°2 que vous tremperez dans de l’essence de pétrole et délicatement vous ôterez ces traces. Vous attendez que la peinture sèche.

 

2/8.Pour les parties rouges de Pinocchio :

 

On utilisera un mélange identique au bois mais augmenté d’une pointe de laque de garance foncée.

Le mélange devra être relativement fluide car la patine sur les peintures correspondant aux vêtements est peu marquée.

Vous procédez de la même manière que pour le bois (estompage à l’éventail et nettoyage des bavures périphériques).

 

3/8.Pour les parties jaunes et marrons (chaussures) de Pinocchio :

 

On utilisera le même mélange que pour le bois mais très dilué. Vous procédez de la même manière que pour les zones de bois et rouge.

 

4/8.Pour les parties noires de Pinocchio :

 

Vous mélangez du brun oxyde transparent avec du noir de bougie et du bleu outremer foncé et de l’huile de lin clarifiée et de la même manière vous marbrez les zones concernées (finitions identiques que pour les autres couleurs).

Réalisation des marbrures et estompage pour les étapes 2/7,3/7,4/7.

 

5/8.Pour le livre :

Réalisation des marbrures

Estompage des marbrures

Vue d’ensemble du livre après réalisation des marbrures et estompage à l’éventail

 

On utilise le même mélange que pour les parties noir mais on augmente la proportion de bleu outremer foncé. On marbre, on estompe, on nettoie les bavures tel que décrit plus haut.

 

Dans tous les cas de figure, on marbre les zones éclairées et les ombres d’une même surface.

Seules les zones blanches (papier, main et col) ne seront pas marbrées.

 

6/8.On revient au bois (deuxième phase de patine) :

 

Toujours avec le même mélange de pigments (du brun oxyde transparent avec du noir de bougie avec de l’huile de lin clarifiée) vous allez rajouter de nouvelles marbrures plus épaisse, moins nombreuses, mais également disposées de manière aléatoire.

Nouvelles marbrures surajoutées aux premières (traverse supérieur du caisson)

 

Vous pourrez démultiplier les marbrures en appliquant la pulpe d’un doigt sur ces dernières et en la ré-appliquant sur la toile tel un tampon.

Démultiplication des marbrures par application de la pulpe d’un doigt

Estompage à l’éventail

 

un autre exemple de ré-ajout de marbrures

… suite…

… suite et fin.

 

Vous estompez de la même manière, ces marbrures avec l’éventail. Parallèlement, vous réaliserez avec le même pinceau triple zéro, des petits points de mélange sur l’ensemble de la surface de bois mais également des points aux diamètres variables, allant de 4 à 7-8mm toujours disposés de manière aléatoire mais « sensible ».L’ensemble de ces points, plus ou moins grands, vont être multipliés par une méthode qui consiste à poser la pulpe d’un des doigts sur l’ensemble des points et d’imprimer de manière répétitive ces derniers en réappliquant le doigt de manière aléatoire sur l’ensemble de la surface du faux bois. Vous faites cela jusqu’au moment où vous constatez que la pulpe du doigt n’imprime plus rien. Cela va engendrer une nuée de taches petites, moyennes, grandes, circulaire, oblongues, marquées, délavée qui apporterons un réalisme indéniable au bois une fois terminé. Vous pourrez reprendre cette phase, si vous estimez que la surface n’est pas assez « salie » et ce par une deuxième application de points en suivant le même procédé. Vous estompez avec un éventail mais tentez de conserver quelques nuées de points très fins d’avantage marqués que vous n’estomperez pas (imitation de chiures de mouches, voir d’accrocs révélés dans une future étape).

Vous laissez sécher.

Réalisation de points

Multiplication des points par application de la pulpe d’un doigt agissant tel un tampon

Estompage à l’éventail

Autre exemple de multiplication des points …

par la méthode du tampon à l’aide de la pulpe du doigt …

…et estompage à l’éventail.

Deuxième application de petits points inférieurs aux premiers

Multiplication par la méthode du tampon à l’aide de la pulpe du doigt et estompage à l’éventail

Deuxième exemple : Deuxième application de petits points inférieurs aux premiers

Multiplication par la méthode du tampon à l’aide de la pulpe du doigt et estompage à l’éventail

 

7/8.On revient au bois (troisième phase de patine) :

 

Il est possible d’apporter au bois un réalisme supérieur en rajoutant des traînées gris-bleutées ou rougeâtres liées à des salissures dues à des remontées de tanins ou à une patine liée à la lumière.

Pour cela, vous reprenez le même mélange (du brun oxyde transparent avec du noir de bougie avec de l’huile de lin clarifiée) mais  vous rajoutez d’avantage de brun oxyde transparent ; le mélange va tendre vers le brun-rouge. Vous appliquez sur le faux bois : j’ai l’habitude de le disposer en bandes de un à trois cm de large de manière perpendiculaire à l’axe des cotés du caisson; Vous étalez le mélange à la brosse et l’estompez à l’éventail. Je réalise en général trois à cinq bandes de ce type sur une toile en moyenne.

Illustration des « remontées de tanin » : application et estompage

Illustration des « remontées de tanin » : application et estompage

 

Pour les traînées gris-bleutées, vous utiliserez toujours le même mélange d’origine (du brun oxyde transparent avec du noir de bougie avec de l’huile de lin clarifiée) mais vous rajouter du bleu outremer foncé afin que le mélange passe au gris-bleuté voir au noirâtre. Vous ferez en sorte que le mélange soit assez fluide. Vous l’appliquerez au pinceau triple zéro en marbrures aléatoires toujours mais que vous disposerez  plutôt aux extrémités des cotés constituant le caisson et ce, plutôt dans le sens de la veine du bois (étant donné que les veines du bois ne sont pas encore réalisées, sachez par avance qu’elles seront dans le sens de la longueur de chaque cotés du caisson). Vous estompez délicatement et laissez sécher.

Réalisation de traînées gris-bleutées : application

Estompage

Rajout de salissures : application

Estompage

 

Arrivé à cette phase, nous allons pouvoir enfin représenter les veines du bois.

 

8/8.Réalisation des veines du bois (résineux):

 

On procède toujours par le même mélange : du brun oxyde transparent avec du noir de bougie avec de l’huile de lin clarifiée ; la tonalité du mélange importe peu car la couleur des veines du bois peuvent varier d’une planche à une autre. Cependant, il est très utile de se référer à la réalité et je vous conseil de prendre exemple sur une planche dont vous copierez les motifs de veines. A main levée et avec un pinceau triple zéro, vous dessinerez les veines du bois ; vous commencerez par un coté ; une fois ce coté terminé, vous estompez les veines avec un pinceau éventail mais d’abord dans le sens de la veine puis ensuite, après avoir déchargé l’éventail du trop de pigment sur un torchon non pelucheux ou un morceau de bois en le frottant, vous estompez de nouveau mais dans tous les sens (gauche à droite et en diagonal) ;attention vérifiez au préalable, que le mélange à mordu suffisamment  sur la couche picturale sous jacente. Le dessin des veines, bien qu’estompé,  doit être relativement marqué.

Ce coté terminé, vous réalisez le deuxième et ainsi de suite jusqu’au quatrième. Vous laissez sécher.

Réalisation des veines du bois du bord gauche du caisson …

et estompage à l’éventail.

Réalisation des veines du bois du bord droit du caisson …

…et estompage à l’éventail.

 

Vous pouvez, durant le séchage des diverses étapes liées à la réalisation du bois représenté par le caisson, faire avancer les autres parties de la peinture pour gagner du temps.

9/8.Réalisation des contre-veines :

 

Nous revenons au bois constituant le caisson : nous allons réaliser les contre-veines qui sont claires, très fines et parfaitement juxtaposées aux veines sombres. Elles peuvent être à droite ou à gauche de la veine sombre (le motif de la planche que vous imitez vous imposera sa position qui suit une logique naturel liée l’essence du bois). A cet effet, réalisez un mélange  de blanc de titane avec une pointe de jaune de mars et de brun oxyde de fer de l’huile de lin et du siccatif de courtrai blanc ; le mélange doit être clair et relativement fluide ; vous allez prélever une partie de ce mélange et le décliner deux fois en l’assombrissant avec un peu de brun oxyde de fer; vous avez ainsi obtenu au total trois tonalités de ce mélange : clair, moyen et sombre. Vous commencez avec le mélange moyen à réaliser les contre-veines partant de l’angle  inférieur droit (celui recevant le moins de lumière du à la décroissance de celle-ci) ; le choix de cet angle est arbitraire. Et vous progressez et vers le haut et vers la gauche du caisson ; au fur et à mesure de cette progression, vous éclaircissez le mélange moyen avec le mélange clair afin de vous harmoniser avec la lumière croissante (du fait de du rapprochement virtuel de la source lumineuse) ; Au cours de ce cheminement, vous allez croiser les zones d’ombres du bois ; à ce niveau vous réaliserez les contre-veines avec le mélange sombre. Vous continuez ainsi à progresser jusqu’à arriver à l’angle supérieur à gauche (le plus lumineux de part la proximité de la source lumineuse) où vous utiliserez le mélange le plus claire.

Réalisation des contre-veines sur la traverse inférieure du caisson

Réalisation des contre-veines sur la traverse supérieure du caisson

Réalisation des contre-veines sur le bord latéral gauche du caisson

Ces contre-veines, je le répète, doivent-être fines et dans la mesure du possible, présenter de temps en temps des irrégularités qui apporteront du réalisme au bois.

Vous laissez sécher.

 

10/8.Revenons au livre :

 

On procédera de la même manière que pour le bois, à la réalisation de taches et marbrures supplémentaires ; pour cela, on utilisera le même mélange que précédemment (brun oxyde transparent, noir de bougie, bleu outremer foncé et huile de lin clarifiée) et on applique comme pour le bois selon les même étapes, en utilisant les même outils (pinceau triple zéro, éventail et doigt) ; vous laissez sécher.

Réalisation de marbrures supplémentaires sur le livre

Estompage à l’éventail

 

Ensuite vous allez faire valoir les usures et écorchures sur le cuir : vous procédez à un mélange d’ocre rouge,  d’une pointe de bleu outremer foncé et de blanc de titane ; vous appliquez sur le livre en essayant de respecter les zones d’usures de la photo. Vous laissez sécher.

Réalisation des usures et écorchures du cuir du livre

 

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