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Il s’agit maintenant d’affirmer les ombres dans un premier temps puis les lumières de sorte à renforcer les contrastes de la peinture.
Nous allons donc reprendre d’abord certaines ombres déjà réalisées lors de l’empâtement et du modelage des pâtes et rajouter du mélange de pigments sombres selon la méthode du frottis (voir explications à : glacis). Cela permettra de donner une meilleure définition aux ombres, à leurs limites et aux volumes qu’elles engendrent.
D’autre part, en en profitera pour également représenter les fentes, pores, trous de vers dans le bois brut ou peint, strie de la paille du tabouret, froissures du papier etc.
1/10.Premièrement : renforcement des contrastes et ébauche éventuelle d’irrégularités
-Pour les ombres des surfaces rouges de Pinocchio :
On réalise un mélange peu fluide d’oxyde de fer transparent, de noir de bougie et d’huile de lin (en petite quantité).
Avec un pinceau triple zéro, on dispose sur le chapeau et notamment sur la zone la plus sombre du mélange (l’arête symbolisant la plume et dans son prolongement selon une verticale, la délimitation de la lumière avec l’ombre ainsi que l’arête du rebord du chapeau située dans l’ombre).
Vous l’étalez avec une brosse de martre n°2 légèrement usé (voir avec une brosse n°4) en amortissant les limites, en les dégradant. Vous laissez sécher.
De même vous procédez au niveau de la culotte et notamment au niveau de la base de cette dernière et légèrement au dessus (à la hauteur de la marque du coup de ciseau à bois en forme de « l » renversé), au niveau de la limite du ventre et de la cuisse gauche, au niveau de la face frontale de cette même cuisse, au niveau de la limite entre la cuisse droite et la hanche (partie haute) et au niveau de la face antérieure de cette même cuisse, enfin, au niveau des deux ombres portées par le pan de gilet droit et la cravate sur le ventre (p).
-Pour les ombres des surfaces blanches de Pinocchio :
On réalise un mélange peu fluide à base de bleu outremer foncé, de noir de bougie et d’une pointe d’oxyde de fer transparent.
On applique avec un pinceau triple zéro au niveau du col sur la limite ombrée en contacte avec la lumière (partie droite du col) en faisant valoir les coups de ciseau à bois ainsi que sous les limites du liseré bleu ciel.
Egalement appliquez au niveau de l’angle de la partie gauche du col droit (représentation de l’ombre portée par la ficelle de manipulation de la marionnette) au niveau de la main gauche sur les zones les plus denses et en faisant valoir les sillons symbolisant grossièrement les doigts, au niveau de la main droite en révélant le sillon marqué sur sa paume et enfin au niveau de la limite inférieure de cette même main (ombre en contact d’une zone lumineuse en regard du pied du tabouret).
Vous étalez plus ou moins selon les besoins et estompez toujours avec une brosse n°2 ou 4 pour fondre et dégrader le mélange ; vous laissez sécher.
-Pour les ombres des surfaces noires de Pinocchio (gilet, cheveux) :
Vous utilisez le même mélange que pour les parties blanches.
Pour le gilet, vous appliquez au niveau du pan de gilet gauche vers le milieu (limite de délimitation ombre-lumière) et au niveau de la jonction avec le bras gauche, au niveau de la limite horizontale col-gilet (et gilet-culotte).
Pour les cheveux, appliquez au niveau de la limite lumière-ombre (de l’arête de délimitation vers la face latéral droite) et au niveau de l’arête horizontale délimitant la face frontale et supérieure des cheveux.
De la même manière, estompez, dégradez et laissez sécher.
-Pour les ombres des surfaces jaunes de Pinocchio (chemise) :
Réalisez un mélange peu fluide d’oxyde de fer transparent, d’un peu noir de bougie et d’huile de lin (en petite quantité) ; Appliquez sur la partie extrême droite de la manche gauche et sur la tranche inférieure de cette dernière ; également au niveau de la limite manche droite-pan de gilet droit, faites valoir les fentes sur la face interne de la manche droite et renforcez légèrement la tonalité au niveau de la limite lumière-ombre au dessus des fentes dans le bois. Enfin marquez les ombres au niveau de la face frontale de cette même manche (ombre portée par l’axe de l’avant bras droit sur le coté et en dessous) ; estompez, dégradez, laissez sécher.
-Pour les ombres des surfaces marron de Pinocchio (chaussure) :
On utilisera un mélange peu fluide d’oxyde de fer transparent, de noir de bougie et d’huile de lin (en petite quantité) ; appliquez au niveau de l’ombre projetée par le pied droit sur le gauche, au niveau de la face antérieure de la chaussure gauche (surtout au niveau de la limite ombre lumière), au niveau de la face latérale (partie moyenne) du pied droit, sur le pourtour visible de la semelle droite ; estompez, dégradez, laissez sécher.
-Pour les ombres des parties en bois de Pinocchio :
On utilisera un mélange peu fluide d’oxyde de fer transparent, de noir de bougie et d’huile de lin (en petite quantité)
Pour les membres inférieurs : appliquez sur la face dorsale (avec modération) et antérieure du genou (marquez l’ombre portée part la cuisse sur le genou), sur la face antérieure de la jambe gauche (surtout à partir de la limite ombre-lumière), marquez les arêtes déterminant l’articulation de ce genou et la fente légère sur la partie haute de la face latérale de la jambe gauche. Pour le membre droit, appliquez un peu de mélange au niveau de l’arête limitant la face antérieure et latérale interne, également au niveau de la face inférieure de la cuisse ; marquez les fentes principales (les trois principales) sur la face latérale interne de la jambe droite ; appliquez enfin sur la face antérieure de la sangle du pied gauche.
Pour les membres supérieurs : appliquez au niveau de l’articulation (coude) du bras gauche (fentes de mouvement), au niveau de l’ombre portée par la ficelle de manipulation su l’avant bras droit et au niveau de la partie moyenne du bras droit (limite des angles de structure du bras).
Pour la tête : appliquez à la limite ombre-lumière (tempe et joue) en marquant bien la fente symbolisant l’épaisseur des cheveux (à gauche de l’oreille et à droite de l’œil gauche), au niveau du fût du nez, à droite et au dessous de ce dernier (ombre portée sur la joue gauche), et enfin marquez l’ombre portée par le débord des cheveux en casquette sur le front ; estompez, dégradez, laissez sécher.
Il vous sera possible, en fonction de vos aptitudes, des réaliser les irrégularités des surfaces lors de cette étapes (renforcement des contrastes) sans attendre le séchage des ombres. Pour ma part, je les cumule en une même étape, sachant que lorsque je réaliserai les lumières, je serai confronté à la difficulté d’appliquer ces dernières sans couvrir les irrégularités de surface.
-Pour les ombres de la chaise :
On utilisera un mélange peu fluide d’oxyde de fer transparent, de noir de bougie et d’huile de lin (en petite quantité). Vous disposez le mélange sur la barre transversale antérieure au niveau du pied gauche (de part et d’autre de ce dernier) et à la limite de l’ombre et de la lumière au niveau de la barre verticale gauche de la chaise et à sa partie haute ainsi qu’à la charnière ombre-lumière, au niveau de la barre verticale droite, à sa partie supérieur sous la main droite, et à sa partie inférieure sous le pied droit ; vous marquerez les moulures des barreaux de chaise ainsi la barre transversale latérale gauche .Vous estompez, dégradez, laissez sécher.
-pour les ombres de la paille :
Avec le même mélange que pour la chaise, vous enduisez fortement sous les fesses de Pinocchio et sa cuisse droite ainsi qu’entre son genou droit et le barreau vertical droit de la chaise ; vous ombrez les limites de la paille tressée (vous ne traitez pas à ce niveau les stries visibles sur la paille). Vous estompez, dégradez, laissez sécher.
-Pour les ombres du livre :
Vous réalisez un mélange peu fluide de bleu outremer foncé, de noir de bougie, d’une pointe de brun oxyde transparent et d’huile de lin. Vous renforcez les ombres, celle projetée sous le crayon, celle projetée par le caisson sur l’extrémité gauche du livre sur sa tranche, celle projetée par le pied de Pinocchio sur la face dorsale du livre, celle projetée par la bille ; vous marquerez les ombres dues aux reliefs du façonnage vertical du cuir sur la tranche frontale du livre ; vous marquerez délicatement les rides verticales sur la tranche du livre. Egalement vous renforcerez les bords en cuir du livre à son extrémité droite et révélerez les feuillets constitués par les pages; vous ombrez délicatement la limite gauche des écritures sur leur longueur. Vous estompez, dégradez, laissez sécher.
-Pour les ombres de la bille :
Avec un mélange identique que ci-dessus mais agrémenté de vert anglais ou de vert émeraude, vous renforcez l’ombre à la limite gauche et droite du motif bleu inclus dans le verre ; Avec un mélange de bleu outremer foncé, de noir de bougie et d’une pointe de brun oxyde transparent, vous ombrez le repli marqué dans le motif bleu (à droite).Vous dégradez, estompez, laissez sécher.
-Pour les ombres du crayon :
Avec un mélange peu fluide de brun oxyde transparent, de noir de bougie et d’huile de lin, vous renforcez l’ombre de la facette inférieure du crayon sur toute sa longueur. Vous dégradez, estompez, laissez sécher.
-Pour les ombres du papier blanc :
Vous réalisez un mélange de bleu outremer foncé, de noir de bougie, d’une pointe de brun oxyde transparent et de médium Gilou (voir recette à glacis) ; vous déclinez ce mélange en deux fluidités différentes : l’un fluide, l’autre très fluide. Vous utiliserez le moins fluide pour renforcez les ombres originellement marquées telles que celle à gauche barrant le papier perpendiculairement au bord libre, puis remontant ainsi que celle à droite , quasiment horizontale ; avec le mélange le plus fluide vous traitez subtilement les froissures ne considérant que les plus représentatives ; il s’agit là d’une exécution qui tient pour beaucoup du ressenti et dont la qualité s’acquiert avec l’expérience. Les outils seront la brosse pour enduire le mélange, le pinceau triple zéro pour les ombres linéaires, une brosse pour estomper et l’éventail pour fondre et étaler sur de plus grande surfaces.
Pour l’ombre projetée par le livre sur le papier, vous utiliserez le même mélange mais sans medium Gilou et avec très peu d’huile de lin. Vous laissez sécher.
-Pour les ombres du papier vert tapissant le caisson :
On procède à un mélange de vert phtalo bleu avec du noir de bougie, une pointe de brun oxyde transparent et du medium glacis Gilou ; vérifiez que le mélange est suffisamment dense et fluide sur un coin propre de votre palette pelable ;vous enduisez la partie gauche du fond du caisson à la limite de la partie latérale de ce même caisson sur toute sa longueur et vous estompez avec l’éventail ; de même la partie latérale droite du caisson sur toute sa longueur et vous estompez le mélange à l’éventail. Vous renforcez également l’ombre portée par l’extrémité gauche du livre sur la partie latérale du caisson ainsi que celle se situant à la base du livre sur le papier vert tapissant le socle toujours à son extrémité gauche. Vous estompez et laissez sécher.
2/10.Deuxièmement : réalisation des détails constituants les irrégularités des surfaces imitées
Avec les même mélanges que décrit ci-dessus au paragraphe « renforcement des ombres » et ce pour chacune des couleurs de bois de Pinocchio, pour le livre, la chaise, le caisson et le papier, vous allez avec le triple zéro représenter les petites marques irrégulières (trous, fentes, rainures) visibles sur bois peint et brut .Vous ne vous attacherez qu’aux détails les plus visibles (l’expérience aidant, vous pourrez réaliser de plus en plus de détails) ; Il faut être sensible lors de cette étape et travailler en délicatesse .pour certaines irrégularité, il faudra estomper ou amortir le motif ou d’avantage délayer le mélange de pigments.
-Pour Pinocchio, il s’agira essentiellement de fentes, de petits trous (pores), de rainures ou de petites bulles de peinture agglomérées. Vous profiterez de cette étape pour réaliser avec le même mélange les sourcils de Pinocchio avec un pinceau triple zéro. (Voir photo ci-dessus et ci dessous)
-Pour la paille, vous dessinerez délicatement les motifs torsadés qui constituent cette dernière.
-Pour le livre, il faudra représenter les rides verticales se trouvant sur la tranche frontale du livre et révéler les écorchures du cuir (représentées par les taches brun rougeâtre) par un filet très fin brun noirâtre en opposition à la source lumineuses.
-Pour le caisson, vous serez libre de réaliser ce que le bois que vous imitez vous impose. Personnellement, j’avoue très souvent réaliser des bois (notamment des résineux) où je me plais à représenter des trous de vers, des fentes, des chocs ; l’ensemble se résumant à un jeu d’ombre (le creux) et de lumière (la bosse ou la parties saillante). Vous réaliserez au minimum les fentes d’ajustage de l’agencement du caisson et notamment celles se présentant entre les parties latérales droite et gauche et les traverses supérieure et inférieure. L’ensemble de ces irrégularités du bois sera traité avec un mélange peu fluide d’oxyde de brun transparent, de noir de bougie et d’un peu d’huile de lin.
page précédente: 9.Inscriptions d’imprimerie et manuscrite sur le livre et le papier :